Coupe de France
FC Mulhouse : terminus, tout le monde déchanteLaurent Croci, Samir Kecha, Dorian Diring et Pascal Johansen (de g. à d.) ont raté la route des 16 es de finale de la Coupe de France. Photo Darek SzusterMené après 50 secondes de jeu, incapable de mettre de la folie dans un match qui ne demandait pourtant que ça, le FC Mulhouse est tombé logiquement, hier au stade de l’Ill, face à une équipe de Créteil qui en a profité pour filer en 16 es de finale (1-3).
À croire que le FC Mulhouse n’aime plus les stades pleins, les rendez-vous brûlants et les lumières des projecteurs. Alors qu’une nouvelle occasion lui était donnée de faire parler de lui dans la plus prestigieuse des coupes, d’écrire enfin un nouveau chapitre de son histoire et de s’offrir une part de rêve parmi les 32 derniers rescapés du pays, il a encore une fois raté la marche. Comme face à Montpellier en 2004, Caen en 2005 ou Guingamp en 2010.
Ce dimanche, face à Créteil, un pensionnaire moyen du National (10 e sur 20), le coup paraissait pourtant bien plus jouable que lors des chocs précédents face à des pensionnaires de l’élite ou de Ligue 2. Malheureusement, le résultat, lui, n’a pas varié. Comme d’habitude, les Mulhousiens ont quitté la Coupe de France par une porte sans importance. Comme d’habitude, ils se sont éteints quand le feu commençait à prendre. Comme d’habitude, ils ont plié au moment même où l’on attendait d’eux qu’ils se soulèvent.
« On s’est mis trop la pression »Ce qu’il a manqué au FCM ce dimanche ? Précisément la même chose que… d’habitude. À savoir cette faculté à se transcender le temps d’un match, à mettre de la folie dans son jeu et dans son stade et à bousculer l’ordre établi. Pour avoir été souvent malmené par des sans-grade du temps où il évoluait parmi l’élite, le milieu de terrain mulhousien Pascal Johansen a su rapidement mettre des mots sur les maux des siens. « Oui, on s’est bien battus, mais je pense quand même qu’on a été un peu tétanisés par l’événement. On s’est mis trop la pression, alors que la Coupe de France, c’est quelque chose qui doit se jouer avec de l’enthousiasme, de l’euphorie et le sentiment qu’il n’y a rien à perdre. On s’est tellement dit qu’il y avait quelque chose à faire qu’on s’est mis la pression inutilement. J’ai senti que notre équipe ne profitait pas du moment. »
L’impression était donc la même sur le terrain que du haut des tribunes : ce FCM-là n’a pas lâché les chevaux ni suffisamment cru en lui pour espérer surprendre une équipe francilienne certes cohérente mais certainement pas injouable. Il faut dire qu’en encaissant un premier but après 50 secondes de jeu seulement, suite à une énorme boulette de son gardien Djidounou (lire ci-dessous), les Mulhousiens ne se sont pas facilité la tâche.
Mais malgré le vrai sens de l’hospitalité affiché par le FCM en ce dimanche, l’US Créteil, sans pitié, ne s’est pas gênée pour l’assommer une deuxième fois vingt minutes plus tard suite à un raid sur le côté droit de Djellilahine conclu à bout portant par Dabo (0-2). Un but en forme de premier K.-O. pour des Mulhousiens qui semblaient alors avoir retrouvé leurs esprits après l’ouverture du score, à l’image d’un rush de Balogou annihilé de manière litigieuse (14 e). L’énorme raté de l’attaquant du FCM Pastel en fin de période, puis la merveille de frappe enroulée des 25 mètres de Lesage, qui mettait au supplice Djidonou dès la reprise (0-3, 48 e), ne faisaient alors que conforter l’idée selon laquelle ce 32 e de finale n’allait pas rester dans les annales du FCM. « Mais c’est pourtant à cet instant que mes joueurs ont repris du poil de la bête, glissait Laurent Croci, l’entraîneur mulhousien. Ils auraient pu s’effondrer, mais ils ont réussi à marquer (Ndlr : grâce à une reprise de Kecha au 2 e poteau) et à relancer l’intérêt du match. À ce moment-là, ils auraient pu s’appuyer sur le soutien des spectateurs présents, mais… non. Ils n’ont dû compter que sur eux-mêmes et se battre avec leurs seules armes. Et force est de constater qu’elles n’étaient pas suffisantes pour mettre à mal cette belle équipe de Créteil. »
Mené 3-1 à la 52 e, le FC Mulhouse ne pouvait, il est vrai, plus que compter sur un essai en force de Chabal pour espérer renverser la vapeur. Malheureusement, à cet instant du match, le célèbre rugbyman, venu donner le coup d’envoi, s’était déjà volatilisé. Un peu comme cette satanée Coupe de France.
FC MULHOUSE 1 US CRÉTEIL 3
MULHOUSE. Stade de l’Ill. Temps frais. Bonne pelouse. 2000 spectateurs environ. Arbitrage de M. Jochem, assisté de MM. Aubé et Chautard. Mi-temps : 0-2.
Buts : Kecha (52 e) pour Mulhouse ; Djidounou (1 re csc), Dabo (20 e), Lesage (48 e) pour Créteil. Avertissement : Sidney (55 e) pour Mulhouse.
Mulhouse : Djidonou – Kecha, Souprayen, Varsovie, Fortuna (cap) – Diring, Cissé (puis Fuchs 53 e), Johansen – Pastel, Balogou (puis Ellemaud 85 e), Sidney. Ent : Croci.
Créteil : Ferrand – Da Cruz, Di Bartolomeo, Gondouin, Tomas – Laifa, Nirlo, Lesage (cap), Dabo (puis Marques 90 e+1) – Djellilahine (puis Partouche 71e), Bahin (puis Esteves 63 e). Ent : Vasseur.
le 09/01/2012 par Pierre Chatelus - L'Alsace