par fcm Ven 5 Sep 2008 - 15:15
Football
Joueurs et staff du Racing après la nauséabonde affaire
La violence raciste vue du terrain
Les abords de la Meinau ont été le théâtre d'un incident raciste, vendredi dernier, en marge du match remporté par le Racing face à Châteauroux (1-0). Ignorant l'épisode pour la plupart, les acteurs strasbourgeois de la rencontre le déplorent et en appellent à des sanctions draconiennes.
Interroger les joueurs du Racing sur l'épisode qui a terni l'après-match de leur victoire face à Châteauroux s'apparente à un exercice d'humilité.
L'affaire, qui a conduit à la condamnation de cinq hooligans tendance skinheads, pour l'agression d'un homme d'origine maghrébine, a été relatée dans ces colonnes (DNA du 31/08 et 2/09) et par quelques échos dans la presse sportive spécialisée. Les dirigeants du Racing ont exprimé la position claire et attendue sur le sujet.
Mais il faut croire que Marcos, Othon, Paisley et Ducrocq, tous concernés de près ou de loin en tant qu'acteurs par le match, ne sont pas des grands lecteurs de journaux. Et s'ils jettent un oeil sur leur quotidien régional préféré, ils s'en tiennent a priori sur son cahier sport.
Paisley: « Savoir qu'il
y a de tels épisodes
en 2008, c'est désolant »
Grégory Paisley, présent en tribune puisqu'en phase de soin pour un orteil fracturé, l'avoue d'ailleurs sans détours. « Je regarde parfois le journal télévisé, mais cet incident, je l'ignorais complètement, souligne le défenseur formé au PSG, apprenant tout de la triste histoire. J'ai vécu des épisodes comme celui-ci il y a vingt ans, du côté du Parc. Mais savoir qu'il y en a encore en 2008, c'est désolant. »
L'avis est unanimement partagé. « Savoir que des spectateurs en viennent à avoir des comportements comme ça en sortant du stade, c'est choquant, admet Ali Mathlouthi, au courant de l'affaire pour sa part. Franchement, on ne les attend pas dans un stade. Il faut tout simplement les bannir. Je suis content des sanctions de la justice. »
Reste que les agissements de la quarantaine de sympathisants d'extrême-droite, dont faisaient partie les cinq condamnés, est imperceptible dans le quotidien du club et les soirs de match. Les joueurs sont « concentrés sur le terrain ». Même si du côté du staff technique, on a pu relever un climat assez sensible dans la dernière ligne droite de la saison passée.
« Le responsable de la sécurité du club, Christophe Krebs, nous a informés de cette histoire, explique Jean-Marc Furlan, l'entraîneur du RCS. Il est difficile d'imaginer de tels agissements, alors que le foot correspond à un mélange de religions et de cultures. Mais on constate aussi que l'on a pu souffrir dans le passé de ce type d'incidents. Parmi les sept ou huit raisons qui ont pu expliquer notre fin de saison (ndlr : ponctuée de onze défaites), il peut y avoir le sentiment d'insécurité né de la première défaite. A partir de cet incident, on n'a plus remporté un point. Quand tu ne te sens pas soutenu sur ton propre terrain... »
Après la défaite du Racing face à Metz (2-3), le 8 mars, des « supporteurs » avaient pris à partie Paisley, Abdessadki et Dos Santos notamment.
Les joueurs, dans l'ensemble, ne concluent pas à un climat général vicié autour du stade strasbourgeois. « Tout dépend des résultats, soutient Pierre Ducrocq, mais on ne peut pas dire que l'on éprouve un sentiment d'insécurité. Après, il n'est pas tout à fait normal que l'on doive croiser les supporters pour récupérer nos voitures, mais c'est lié à la configuration des lieux. »
« Pas propre au foot
ni à Strasbourg »
Et Guillaume Lacour de conclure sur la violence aux abords des stades et plus particulièrement du strasbourgeois : « C'est inquiétant de savoir qu'il y a des personnes comme ça à la Meinau, mais d'un autre côté, il y en aura toujours qui viendront pour mettre le b....l. Ce n'est d'ailleurs pas propre au foot, ni à Strasbourg. Le plus important, c'est de rester vigilant. Là, on parle de sanctions dissuasives. Je ne connais pas l'idéal en matière de justice. Elles le sont si elles contribuent à empêcher que de tels actes se reproduisent. »
François Namur
dna d'aujourd'hui